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Vera Seret

Éloge de la Tendresse...




Il y (au moins...) deux manières de s'aimer :

 

  • À travers ce qu'on fait. Ce qu'on accomplit, ce qu'on réussit. Ou pas !

Mais l'inconvénient de faire dépendre notre estime de nos actions de nos réalisations est que nous sommes forcément, et plus souvent que souhaité, déçus, bredouilles, frustrés... Car si nos élans et talents, si notre nature humaine est illimitée, nos moyens réels et terrestres eux sont limités. Et parfois indépendants de notre volonté.


Fort heureusement peut-être, nous n'avons pas la main sur tout (ni tout le monde). Nous ne pouvons pas tout maîtriser !

En basant notre satisfaction personnelle, notre épanouissement, notre bonheur ou fierté sur nos résultats, nous nous faisons alors et inévitablement vivre des montagnes russes d'émotions et passons sans arrêt de "Trop fort.e, j'ai réussi !" à "J'suis trop nul.le, j'y arriverai jamais ! Et notre vie devient un chemin de tensions et jugements sur nous-mêmes. Notre perception de la réalité est sans cesse chahutée, dépendante de nos émotions sous pression et nos incessantes pensées passant de "Tout va bien, la vie est belle !" à "La vie est trop dure, qu'est-ce que je vais devenir ?".

Et nous compensons toujours plus vaillamment en nous disant que nous serons heureux après... avoir travaillé plus, avoir gagné plus, avoir été plus ceci ou cela. Après avoir, avoir, avoir... au lieu d'être. Autant dire après voulu accomplir l'impossible.


Et le chemin passe sans qu'on en profite. Et paradoxalement sans que l'on s'estime.

  • Et puis il y a la manière douce de s'estimer. En étant doux justement.

Mais c'est quoi être doux ? Et si c'était tout simplement l'inverse d'être dur, critique, carrément perfectionniste ou plus sournoisement indifférent envers soi-même et ce que l'on ressent ? Et si c'était arrêter de faire comme si de rien n'était, comme si aucun sentiment ne nous atteignait ?!


Être doux, être tendre, c'est se tendre l'oreille pour commencer. Puis la main, un moment, un câlin de pensées que l'on aurait bien méritées. C'est s'écouter, écouter ses limites, ses besoins. C'est leur faire de la place et leur faire du bien.


C'est ralentir aussi et avant tout quand tout s'énerve, s'attriste, s'aggrave. C'est prendre un petit instant mais grand soin de ses émotions. Se dire que c'est ça qui est normal. Et vital. Que ce sont elles qui sont réelles, physiquement, concrètement, et pilotent en secret nos comportements.

La manière douce de s'aimer c'est toucher que, comme il y a des saisons, nous sommes juste vivants et avons besoin nous aussi de temps, de régénération et d'inspiration pour grandir. Et puis c'est accepter surtout qu'on ne peut pas être inspiré.e et assurer tous les jours. Ça aussi c'est notre nature. C'est ça qui est normal, et pas grave. On fera mieux demain puisqu'on s'en sait capable. C'est ça s'aimer, c'est faire confiance à tout ce qu'on est à l'intérieur.


C'est remettre de la tendresse dans nos yeux pour nous-mêmes comme on regarde ceux que l'on aime. Que l'on comprend, soutient, pardonne, accepte quoiqu'ils fassent, qu'ils ratent ou traversent.

S'estimer pour de vrai, c'est à dire sans tension, sans quête compulsive de preuves de notre valeur, sans jugement ni sa vilaine petite soeur la comparaison, c'est commencer à se demander quel moteur je choisis, grâce à quelle énergie je veux vivre, avancer ? Est-ce que je veux rouler au stress, à la peur, aux injonctions extérieures ou intimes mais diverses ?

Ou est-ce que je préfère avancer à l'écoute de mes besoins et au respect de mes envies. Devenir expert.e en tendresse et en empathie (envers moi et les autres), en compréhension des situations et moyens d'y répondre. Faire grandir mon intelligence émotionnelle et créer cette intimité et confiance en moi, libre, souple et inaltérable. Car...


Quand la joie coule tendrement en nous, nous réalisons plus facilement nos projets. En particulier les plus rares, les plus fous.

 

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à prendre Contact.

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