À 17 ans, j'ai mon bac et des connaissances plein la tête. Sauf une peut-être : la connaissance de moi-même ! De qui je suis, à quoi je roule, j'aspire. De quels bois et besoins je suis faite ? Heureusement dans ma famille de dingues et de fait fantastique, les esprits fonctionnent de manière artistique et seront fiers, ça je le sais, quoique je décide de faire.
Je sais aussi qu'excepté dans mes chaussons de danse, je me sens libre et protégée dans le noir et les bras d'un fauteuil de cinéma. J'aime me retrouver en tête à tête avec ces personnages qui me parlent, leurs émotions qui me touchent, me regardent, me comprennent. Chaque fois je redoute que la réalité se rallume, toujours un peu crue, et choisis de passer derrière la caméra. De suivre des études de cinéma afin que nos histoires d'amour ne s'arrêtent plus.
Plus pressée que jamais de vivre, d'échapper à mon vide, j'ai envie sans le dire de faire quelque chose de beau, de grand et d'original de ma vie. De "réussir". J'obtiens donc une maîtrise de cinéma, en même temps que mes études travaille sur des films, puis à 25 ans m'associe pour fonder une société de production et studio de casting. J'écris, réalise, dirige, communique, gère et me découvre ou plutôt non, n'ai pas l'estime en moi suffisante de me voir faire et être créative, capable, multi-passe ! Je me dépasse c'est tout. Je travaille sans relâche car sans confiance donc réel plaisir. Juste pour bien faire ou faire bien, exister et appartenir.
Je ne gagne pas ma vie, je la perds à force de me forcer, me mouler avec talent peut-être mais toujours interdite derrière ma vitrine et mes grands sourires.
Je réalise au-delà de tout (ce cinéma), que depuis petite je suis en constant burn out. Je revends donc mes parts.
« Vivre ça n'est pas seulement respirer, c'est aussi avoir le souffle coupé » comme dirait Will Smith dans Hitch.
Il est temps pour moi de (re)trouver mon souffle, de me rencontrer, retomber amoureuse de la vie et de m'aimer comme une folle qu'au départ je suis.